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 garden of love ϟ theresa&aaron

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Theresa I. Kennedy



Theresa I. Kennedy


MY LIFE IN WINCHESTER
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garden of love ϟ theresa&aaron Vide
MessageSujet: garden of love ϟ theresa&aaron   garden of love ϟ theresa&aaron EmptyDim 2 Jan - 17:28

    Garden of Love
    .
    garden of love ϟ theresa&aaron IMG


garden of love ϟ theresa&aaron Cp710 garden of love ϟ theresa&aaron 244wbx1


So I turn'd to the Garden of Love,
That so many sweet flowers bore,
And I saw it was filled with graves,
And tomb-stones where flowers should be

La cloche de l'église sonna dix heures. Il était tard, assez tard pour que j'entreprenne de sortir sans craindre de me faire remarquer. Je ne pouvais plus me mêler à la foule, personne ne devait me voir, je me devais de rester discrète. Après j'étais morte, je n'étais pas censée exister. Pourquoi étais-je encore là ? J'aurais préféré ne pas avoir à vivre ça. Cette solitude sans limites, ce gouffre sans fond dans lequel on m'avait plongée. Il était censé me rester de beaux jours à vivre. Pourtant mon existence d'humaine s'était brusquement interrompue. Ma ligne de vie brisée. Qu'étais-je à présent qu'un esprit de plus ? La même créature que celle qui m'avait achevée ? L'existence que je menais désormais en valait-elle la peine ? J'étais seule. J'avais abandonné mes amis une première fois quand j'étais morte et j'avais dû renoncer à eux une deuxième fois quand j'ai su qu'ils ne pourraient jamais admettre que la chose que j'étais désormais existait. Aaron le savait, lui. Si seulement j'avais pu être sure qu'il soit heureux de me revoir. Mais la certitude, toujours plus forte et plus douloureuse, qu'il me détesterait me blessait un peu plus à chaque fois. Sa sœur était morte, définitivement morte pour lui. Le froid me paraissait plus intense que jamais et pourtant il ne me touchait plus. Comment un fantôme aurait-il pu avoir à se soucier du temps ? J'ai agrippé mon chandail et je l'ai resserré autour de moi. Mais j'étais toujours aussi gelée. Comment aurais-je me réchauffer ? La mort m'avait glacée. Le froid que je ressentais n'était pas le froid de janvier. C'était le froid de ma triste existence. Et quoi que je fasse, il ne partirait jamais. Il aurait toujours la même emprise sur moi.

Avec un soupir, je suis sortie sans prendre ni écharpe ni manteau. A quoi bon ? Je ne craignais plus la maladie désormais. C'était ce qui me rendait inhumaine. A quoi bon vivre ? Ce qui fait la singularité de la vie, c'est de penser que chaque moment, chaque seconde, chaque petit instant qu'il soit fait de malheur, de bonheur ou d'indifférence, est unique et qu'il n'arrivera plus. La vie est limitée, elle peut s'arrêter brusquement à tout instant. C'est ce qui la rend si belle. Si ce qui fait sa valeur. Quelle valeur a la mienne à présent ? J'ai mis mon bonnet sur ma tête. Ainsi j'étais moins reconnaissable de loin. De toute façon, même si quelqu'un m'avait vue, qui aurait pu le croire ? J'étais morte. Theresa Kennedy était morte. Point barre, elle ne reviendrait pas. J'étais seule dans les ruelles que je traversais. J'aurais pu me téléporter, j'aurais pu me rendre invisible à leurs yeux mais c'aurait été trop douloureux car d'une certaine manière, c'était accepter ma mort. Marcher me faisait du bien. Sentir la terre sous mes pieds, comme si j'appartenais encore à ce monde. Une si jolie illusion, un déni si parfait.

Je me suis arrêtée devant ma tombe. Je me suis baissée pour sentir les fleurs qu'avait déposé quelqu'un. Sans doute Nolan ou Ally. Ce n'était pas Aaron, il était parti depuis bien trop longtemps pour ça. J'aurais dû avoir vingt-quatre ans. Au lieu de ça, j'étais condamnée à toujours rester à vingt-deux sans jamais évoluer. Certains fantômes pouvaient penser qu'on leur offrait une chance de recommencer mais pour moi, c'était une malédiction. On m'empêchait d'avancer. Je m'empêchais d'avancer. Je ne pouvais pas rester là, à me morfondre. J'étais encore là, que je le veuille ou non, et ressasser son humanité perdue n'y changerait rien. J'avais tendance à oublier que je n'étais pas totalement seule. J'avais Judicaël avec moi. Il me connaissait, il savait qui j'étais, il savait ce que j'étais. Pour quelqu'un sur cette terre, Theresa vivait encore.

Je me suis éloignée de ma tombe pour me laisser tomber devant celle de ma mère. Je venais la voir chaque soir. Après tout, n'était-ce pas ma faute ? Si j'avais laissé Papa nous dicter notre conduite encore une fois, nous serions partis. J'aurais pleuré ma ville natale pendant quelques temps mais elle aurait été en vie. De quel droit l'avais-je privé de la chose la plus importante ?

Des pas dans le cimetière. J'aurais dû partir, j'aurais dû disparaître mais j'ai été trop lente à réagir. Il s'est arrêté derrière moi. Je ne pouvais m'éclipser maintenant, il se serait cru fou sans aucun doute. Je n'ai pas dit un mot, me suis seulement levée. Je voulais m'éloigner. Un appel a raisonné derrière moi. Si je ne réagissais pas, il viendrait jusqu'à moi. Alors je me suis retournée en espérant que l'obscurité et les mètres qui nous séparaient suffiraient pour masquer mon visage.
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Aaron T. Kennedy



Aaron T. Kennedy


MY LIFE IN WINCHESTER
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garden of love ϟ theresa&aaron Vide
MessageSujet: Re: garden of love ϟ theresa&aaron   garden of love ϟ theresa&aaron EmptyDim 2 Jan - 20:30

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Aaron&Theresa




« Aaron, il faut partir. »
Le ton avait été cruellement sec, tandis que le jeune homme, lui, n’avait esquissé aucun mouvement semblant indiquer qu’il avait entendu ce que son père venait de dire. Un semblant d’esprit rebelle, qui serait bien tus par le temps, par les ordres qui allaient commencer à s’aligner, comme au bon vieux temps. Comment pouvait-il lui en vouloir, c’était presque dans sa nature… sans doute que c’était comme ça que son propre père s’était comporté avec lui pendant toute sa vie. Il crispa la mâchoire, sentant l’impatience de son paternel grandir avec les secondes… Non, il ne voulait pas partir. Pas comme ça en laissant tant de souvenirs douloureux derrière lui. Il ne voulait pas que Theresa connaisse la vie dans laquelle leur père allait les plonger. Les sourcils froncés tandis qu’il réfléchissait à toute allure, il sentit à peine la main qui passa dans son dos, avec douceur, pour venir caresser lentement sa veste, comme dans l’espoir de le tirer de cette contemplation silencieuse. Petit à petit, la main glissa le long de son dos pour venir se longer entre ses doigts. Eveillé de la léthargie dans laquelle il s’était renfermé, il leva les yeux pour croiser le regard de Theresa. Un sourire, faible signe de vie, tandis qu’elle serrait sa main avec la sienne, signe d’un soutien qui n’avait pas cessé malgré toute la douleur qui les transcendait chacun de leur côté.


Winchester et ses commerces qui n’avaient pas changé, Winchester et ses rues qui étaient toujours les mêmes, qui allaient toujours aux mêmes endroits. Winchester et ses souvenirs, figée dans le temps, glaciale de par tous les malheurs qu’elle semblait porter. Plus encore depuis ces funestes nouvelles qui l’avaient amené là. Stupide. Débile, il ne pouvait pas prendre pire décision que celle qu’il avait prise en décidant de revenir sur ses traces. Ne jamais revenir sur ses traces, c’est bien connu. Trop bien connu pour qu’il s’en rappelle sans doute. C’est bien connu qu’il avait toujours eu la fâcheuse tendance d’aller contre ce qui était indiqué. Un « ne pas entrer » et il entrait. Un « ne pas déranger » et il s’amusait comme un petit fou à déranger le plus possible. C’était comme ça depuis toujours et disons que cette mauvaise habitude, il l’avait gardée trop longtemps pour pouvoir s’en débarrasser aujourd’hui, même s’il aurait été là, préférable qu’il exécute les principes des exorcistes. Après tout, il ne devait certainement pas être le seul en ville sur cette histoire d’esprits, alors pourquoi avait-il fallu qu’il se pointe à Winchester ? Un subit élan de masochisme peut-être, ou qui sait, un simple besoin de savoir si oui ou non, il avait pu prendre la bonne décision. Emplis de regrets à présent, mal à l’aise rien qu’à l’idée de sentir son passé revenir au grand galop autour de lui, à chaque fois qu’il reconnaissait une rue, à chaque fois qu’il évitait soigneusement la rue qui menait à ce qui avait été autrefois chez lui… chez lui et chez elle. Bien entendu, en bon homme lâche qu’il était, il n’était toujours pas retourné la voir, bien que ça fasse trois jours ou presque qu’il se trouvait à Winchester. Trop de hantises, peut-être la crainte de la voir avec une nouvelle vie, un nouvel homme. Tout ce qu’elle méritait en gros, tout ce qu’il ne pouvait pas lui donner mais tout ce qu’il aurait sans doute du mal à digérer venant d’un autre que lui à son adresse à elle. Fou possessif ? Peut-être… Il savait pertinemment que rien dans sa vie ne lui permettait de retourner avec eux, avec celle qu’il avait aimée et qu’il aimait sans doute encore quelque part, dans un coin de son être… et pourtant, il deviendrait sans doute fou s’il voyait qu’elle avait réussi à avancer au point de pouvoir l’oublier dans les bras d’un autre. Assis sur le bord de son lit, il crispa à nouveau la mâchoire, passant une main sur son visage, avant de se lever, comme pour accompagner ses premiers gestes, ou rien que pour mieux tourner en rond dans cette minuscule chambre de motel. Il détestait devoir prendre une chambre de motel dans sa ville natale… C’était comme… dormir à côté de son propre lit, c’était frustrant plus qu’il ne l’aurait imaginé et d’ailleurs, à cet instant précis, il avait envie de pouvoir se sentir à nouveau chez lui… ou du moins, tenter. La ville n’avait pas changé d’un pouce, à croire que personne ne faisait quoique ce soit pour la modifier, c’était déjà un plus pour lui qui avait au moins le mérite de reconnaître chacune des rues, bien qu’il ne soit pas venu à Winchester depuis trois bonnes années déjà.

Trois longues années, pendant lesquelles il avait entrepris des trucs que personne ne pouvait sans doute imaginer… des traques d’esprits, des exorcismes, des trucs complètement fous. Souvent quand il était petit, il n’avait pas voulu y croire, rien que pour s’assurer que non, il n’y avait aucun monstre qui allait lui sauter dessus si jamais il venait à fermer les yeux. Et pourtant, rapidement, la vérité lui avait crevé les yeux, alors qu’il avait peu à peu grandi et que le poids de la réalité s’était peu à peu abattu sur lui. Paradoxal d’être réaliste et de croire aux esprits… Oui, mais disons que c’était comme ça qu’on fonctionnait chez les Kennedy. Dans un soupir, il finit son verre de whisky – jamais sans son whisky, cet homme – pour le poser avec nonchalance sur la minuscule table qui était posée dans la chambre, rien que pour masquer une tâche sur la moquette sans doute. Dans un subit élan de devoir se balader, de devoir prendre l’air en tout cas, il attrapa sa veste, l’enfilant dans de rapides gestes tandis qu’il ouvrait la porte, embarquait ses clés et son portable pour les fourrer avec négligence dans sa poche. S’il avait été un fumeur invétéré, il aurait sans doute pris une cigarette là, rien que pour atténuer la boule qui naissait au creux de son estomac. Elle était tout le temps là, à chaque fois qu’il quittait cette chambre de motel et la sécurité rassurante – ou presque – qu’elle lui garantissait. Personne qu’il connaissait n’irait fouiller les motels à sa recherche, mais à errer de la sorte dans les rues – même le soir – c’était plutôt risqué… et disons qu’il n’avait pas franchement envie d’être reconnu. Pour ne pas dire qu’il y avait particulièrement une personne qu’il n’avait pas le moins du monde, envie de croiser. Du moins, pas comme ça… pas au détour d’une rue avec le regard écarquillé et le « oh salut, je suis revenu ! » en prime… Parce que oui, en réfléchissant à cette éventualité qui pourrait arriver, c’était bien les seules paroles qu’il avait trouvé à dire ! Pathétique, pitoyable et c’était sans doute ce qu’il était à cet instant précis… Pathétique de fuir de la sorte, de ne même pas avoir le courage d’affronter les conséquences des actes qu’il avait pourtant pesé à de nombreuses reprises avant de se décider. Venger Theresa ou lui rendre honneur en accomplissant ce qu’elle avait toujours voulu pour lui ? C’était en gros cette question qui avait tourné pendant de longs mois dans sa tête, tandis qu’il ne vivait plus qu’à moitié, hanté par le souvenir de sa cadette et happé par le besoin de passer à autre chose, d’agir, de faire n’importe quoi pour inverser cette spirale infernale dans laquelle il s’était perdu en perdant sa sœur. Tuée par un esprit, c’était sans doute le pire… l’idée qu’il aurait pu faire quelque chose mais qu’il avait lamentablement échoué. Tout comme il avait finalement échoué en tant que père et tant que « compagnon de vie » tiens. Instinctivement et comme tous les jours depuis qu’il était revenu à Winchester, ses pas le guidèrent devant le cimetière. Non pas dans l’espoir d’y voir un esprit ou d’avoir des os à cramer… Disons qu’il n’avançait pas encore des masses dans ses investigations et que donc, il n’avait pas encore de quoi être brûlé sous la main. Les mains d’ailleurs, à cet instant précis, il les avait profondément enfoncées dans ses poches, comme pour les préserver du froid qui sévissait sur la ville. Etrange qu’il fasse si froid en Indiana à cette saison et pourtant, il ne s’en fourvoya même pas, se contentant de crisper encore la mâchoire tandis qu’il arrivait aux abords du cimetière. Sans un bruit et après avoir jeté un rapide regard vers la rue derrière lui, il s’y engouffra, sans pour autant accélérer le pas. Il doutait bien qu’Ally n’emmenait pas leur fils au cimetière à une heure pareille… alors au moins, il ne tomberait pas sur elle. Pas ce soir du moins. Pas encore. Retarder l’inévitable, qu’est ce que c’était tout aussi pathétique que le reste dans son genre.

Une chose était sure, indéniable… Elle venait. Et elle était venue aujourd’hui, déposer des fleurs sur la tombe de Theresa. Cruelle culpabilité qui le força à rester un instant devant la tombe de sa sœur, à observer ces fleurs, comme s’il espérait quoique ce soit, qu’elles poussent subitement et qu’elles commencent à monter jusqu’au ciel ou peu importe. Déglutissant avec difficulté, il grimaça légèrement en sentant la salive acide venir titiller sa gorge avec un peu trop de violence. Il ne savait pas bien pourquoi les esprits en avaient après eux à ce point, au point de traquer chacun des Kennedy pour les faire crever dans des circonstances douteuses qui ne faisaient qu’alimenter les commérages débiles. Serrant ses mains dans les poches, il finit par relever les yeux, observant les alentours comme pour essayer d’effacer la sinistre image du nom de Theresa gravé sur une tombe. Il n’avait curieusement pas encore eu le courage de faire les pas de plus qui le menaient à la tombe de leur mère, non loin de celle en face de laquelle il se trouvait. Et pourtant, aujourd’hui, il devait visiblement s’y rendre, rien que pour contenter sa curiosité puisque voilà qu’il distinguait une silhouette au milieu des tombes. Qui ça pouvait bien être ? Plus personne n’était venu se recueillir devant cette tombe là depuis que les potins à Winchester disaient qu’elle avait été assassinée par son propre mari qui avait embarqué les gosses sous le bras.
« Hey ! »
Et un « hey » pas franchement sympathique, prononcé bien fort pour que la personne ne puisse pas prétexter ne pas l’avoir entendu, tandis que la silhouette qu’il voyait à peine dans l’obscurité, commençait déjà à s’engager pour disparaître. Non, non, il voulait savoir de qui il s’agissait, il avait une curiosité maladive à cet instant précis. Et peut-être que d’ici peu, il allait la maudire, cette curiosité à la con. Passant entre les tombes à toute vitesse pour se rapprocher, il se stoppa net lorsque la personne se retourna. Au moins, elle n’avait pas continué à fuir comme il s’y était attendu, ce qui le poussa finalement à stopper tout mouvement précipité. Quelques secondes, infimes secondes pendant lesquelles il resta perplexe… cherchant dans sa mémoire, dans ses pensées à qui pouvait bien appartenir cette silhouette qui ne lui était pas si étrangère que ça. Il se retrouva même à plisser les yeux, histoire de mieux distinguer et… Un faible instant de flottement, pendant lequel il crut halluciner, sans doute parce que tout son cerveau lui hurlait qu’il hallucinait, ou qu’il se retrouvait coincé dans le plus horrible des rêves… saleté de rêve où le froid, lui, était bien trop réel pour être un froid sorti d’un subconscient ! Non, non, non, il ne voulait pas y croire, il n’avait qu’à, détourner les yeux et elle aurait disparu… Et pourtant, bien que sa volonté soit celle-ci, il n’en fit rien, incapable de détacher son regard de cette apparition… douloureusement réelle. Un subit sursaut et il recula d’un pas, détournant le regard pour se passer une main dans les cheveux, cherchant un quelconque moyen d’effacer cette vision de sa mémoire.
« C’est pas possible… Dis-moi que j’rêve… »
Une forme de prière, de supplication adressée à il ne savait qui. Dieu, il n’y avait jamais cru. Theresa elle-même ? Il ne voulait pas y croire non plus…


Dernière édition par Aaron T. Kennedy le Mer 12 Jan - 19:54, édité 1 fois
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Theresa I. Kennedy



Theresa I. Kennedy


MY LIFE IN WINCHESTER
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garden of love ϟ theresa&aaron Vide
MessageSujet: Re: garden of love ϟ theresa&aaron   garden of love ϟ theresa&aaron EmptyDim 2 Jan - 22:20

Si j'avais été encore en vie, mon cœur aurait raté un battement. Devant mes yeux écarquillés se tenait Aaron. Aaron en chair et en os. Mais il était différent de celui que j'avais vu avant que je ne meure. Il était changé? Fatigué, je le voyais aux cernes sous ses yeux. Usé sans doute par l'existence qu'il avait mené depuis ma mort. Une vie gaspillée à traquer les esprits, à espérer venger ma mort. La vengeance. C'était une chose qu'ils connaissaient bien dans ma famille. Je ne sais pas comment ça a commencé. J'imagine que Papa a hérité de cette vie aussi sûrement qu'Aaron. Mais c'est pour la vengeance que nous avons continué. Si Maman n'était pas morte, terrassée par cette saleté d'esprit, serions-nous en là ? Si Maman n'était pas morte, aurions-nous choisi cette vie ? Si je n'étais pas morte, Aaron serait-il celui qu'il est aujourd'hui ? Parfois je me le demande. Aaron serait sans doute heureux. Il vivrait sans doute toujours avec Ally et leur enfant. Il serait sans doute un père comblé, un père bien normal avec une vie bien normale. Mais il faut croire que la normalité n'est pas pour nous, j'ai été stupide d'y croire. A croire que personne chez nous n'était fait pour avoir une vie simple, cette vie qu'ont la plupart des gens. C'est vrai, comment ai-je pu penser un seul instant que je pouvais oublier toutes ces années passées à traquer et à tuer des esprits pour me concentrer sur ma vie présente ? Comment ai-je pu espérer oublier que les monstres enfouis dans le noir existent réellement ? Comment ai-je pu rentrer à Winchester et faire comme si de rien n'était. Recommencer ma vie dans la ville de mon enfance, dans la ville où Maman a été tuée ? C'était ridicule de croire que je parviendrais un jour à me libérer de l'héritage qu'on m'avait transmis contre mon gré.Je ne pouvais oublier tout ce que j'avais vécu. Cette capacité d'oubli n'est pas non plus quelque chose d'inscrit dans nos gênes. Si ça avait été le cas, Aaron aurait avancé. Il aurait laissé sa douleur derrière lui et il aurait compris. Je me fiche d'être vengée. Je ne veux pas être vengée. La vengeance ne m'intéresse pas. La seule chose que j'aurais voulu pour lui, c'était une belle vie, une vie où il aurait été accompagné par une famille, une femme et un fils, une vie où il aurait pu s'épanouir, où il n'aurait pas à s'inquiéter constamment, à toujours vérifier derrière lui, à toujours assurer ses arrières. Il aurait été vraiment heureux avec Ally, je le sens au fond de moi. C'est pour ça que je les ai présentés l'un à l'autre. Parce que je savais bien qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Mais aujourd'hui, que reste-il de leur amour ? Je ne suis pas idiote, je me doute bien qu'aujourd'hui, Ally doit être folle de rage contre lui qui l'a abandonnée, qui les a abandonnés. Mais au fond, c'est à moi qu'elle devrait en vouloir. N'est-ce pas ma mort qui l'a poussé à fuir ? Pourtant, j'aimerais me dire qu'il me pardonne, qu'il m'aime telle que je suis, qu'il m'aime quoi que je sois. Humaine ou inhumaine. Vivante ou morte. Femme ou fantôme.

Pourtant, je sentais que c'était faux. Aaron n'avait pas l'air heureux de me voir. Au contraire. Dès qu'il a posé son regard sur moi, son expression s'est modifiée. Il semblait chercher, dans les profondeurs de son esprit, à qui appartenait ma silhouette si bien connue. Sitôt qu'il eut trouver, il eut l'air perplexe. Puis horrifié. Il se détourna de moi, comme pour effacer ma vision, se recula pour s'éloigner de moi. Oh Aaron, je t'en prie, dis-moi que tu m'aimes. Mais ce ne fut pas les paroles qui percèrent le barrage de ses lèvres pour parvenir jusqu'à moi. « C’est pas possible… Dis-moi que j’rêve… » Je baissai les yeux, dans l'espoir peut-être, que quand je relèverais la tête, il serait déjà à mes côtés, en train de serrer dans ses bras le frêle fantôme que je suis, en me répétant encore et encore à quel point je lui ai manqué. Vaine illusion. Quand je relève la tête, il n'a pas bougé et son expression n'a pas changé. La douleur, la stupéfaction et l'incompréhension que je lis sur son visage m'horrifient mais le pire de tout, c'est qu'il n'a aucune envie de me revoir. Du moins, pas sous cette forme-là. Je voudrais m'enfuir sur le champ, devenir invisible, prétendre que je ne suis qu'une hallucination de son esprit torturé. Mais puis-je vraiment le faire maintenant qu'il se trouve devant moi ? La question est surtout, est-ce que j'en ai la force ? Je ne connais que trop bien la réponse à cette question. J'aime trop mon frère pour le laisser partir encore une fois. Peut-être est-ce le destin qui nous a réunis, peut-être pas. Je pencherais plutôt vers notre lien indestructible pour l'avoir amené jusqu'ici. A moins que ce ne soit que le fruit du hasard ? Les yeux de mon frère ne reflétaient qu'une absence de réponse. Je ne pouvais pas le laisser maintenant. Il devait connaître la vérité. Après deux ans à le regretter, j'avais besoin qu'il connaisse la vérité. « Bonsoir Aaron. » Ma phrase restait formelle mais le ton avait lequel elle était dite retransmettait tout l'amour que j'éprouvais pour lui, le bonheur que je ressentais à l'idée de le revoir mais aussi la peur qu'il me rejette et l'hésitation de me montrer à lui.
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Aaron T. Kennedy



Aaron T. Kennedy


MY LIFE IN WINCHESTER
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garden of love ϟ theresa&aaron Vide
MessageSujet: Re: garden of love ϟ theresa&aaron   garden of love ϟ theresa&aaron EmptyMer 12 Jan - 20:57

garden of love ϟ theresa&aaron Clemence-3-clemence-poesy-17971114-100-100 garden of love ϟ theresa&aaron Deanish19 garden of love ϟ theresa&aaron Poesy5 garden of love ϟ theresa&aaron Deanish20
Aaron&Theresa




« Oh please let me die in the second ». Un cauchemar. Il avait tout simplement l’impression d’avoir perdu pied, d’avoir chuté il ne savait pas où, pour atterrir dans le pire cauchemar possible. A de nombreuses reprises, sur le trajet qui le séparait de Winchester, Aaron avait eu cette désagréable idée qui était venue titiller son esprit… le plongeant dans un mutisme qui lui était propre, tandis qu’il se contentait comme à chaque fois de crisper la mâchoire, tout en gardant son regard rivé sur la route, comme pour ne rien laisser transparaître. Il détestait être accompagné quand il chassait, ou quand il s’apprêtait à y aller, tout simplement parce qu’à chaque fois, il se perdait dans de nombreuses réflexions qui ne faisaient que trop attirer l’attention sur lui. Charlee ne savait rien de lui, si ce n’est qu’il savait être un parfait salaud quand il le voulait bien et qu’il voulait être seul, sans pour autant le reconnaître. Ce soir, elle était il ne savait même pas où, peut-être partie chercher quelque chose à manger, et pourtant, il était sorti sans même se soucier d’elle, et sans même se soucier de l’inquiétude qui pourrait la prendre en voyant qu’il n’était pas là. Peu importe. Il ne savait pas ce qui l’avait amené dans ce cimetière. Peut-être l’habitude d’y aller, alors que c’était l’endroit qu’il fréquentait le plus à Winchester depuis qu’il était revenu en ville. On aurait pu croire que la première chose qu’il avait faite, c’était retourner auprès de Ally, dans la tentative de lui donner la moindre explication, ou même pour voir son fils, ce qui aurait été plus que légitime. Et pourtant, il n’en avait rien fait, incapable d’assumer la décision qu’il avait prise pour eux trois, ou même incapable de se décider à faire face à la réaction que la jeune femme pourrait avoir. Il le méritait pourtant bien, de s’en prendre plein la gueule, de se faire envoyer balader comme il avait finalement envoyé balader toute sa vie, tout ce qu’il avait pu construire de bien avec Ally. Il avait cru que retourner traquer les esprits lui permettrait d’échapper à tous les remords qui le bouffaient complètement, cette idée qui tournait sans cesse dans sa tête, ces questions qui s’interrogeaient finalement toujours sur la même chose… pourquoi est-ce qu’il était encore en vie lui, alors que tous les membres de sa famille étaient morts un par un ? Qui sait, peut-être que son heure allait venir d’ici peu, il lui suffisait juste d’être un peu patient… mais elle en mettait un temps fou, cette saleté de mort à venir pointer le bout de son nez. Trois ans, trois ans déjà qu’il parcourait les routes à la recherche d’esprits à exorciser… ou peut-être à la recherche de la fin de sa vie, tiens. Il n’avait jamais pris le temps de se pencher sur cette idée, tandis qu’il s’était contenté d’agir de manière un peu réfléchie, s’arrangeant toujours pour s’en sortir, comme si au final, l’instinct de survie gagnait sur la lassitude qui rongeait chaque coin de ses entrailles. C’est fou, il n’avait que vingt-huit ans, mais c’était déjà une trop longue vie pour lui… trop de pertes, trop de regrets et trop de sacrifices pour qu’il puisse croire qu’il pouvait remonter cette pente infernale dans laquelle avait été lancée son existence toute entière. Quand Theresa est morte, il n’avait pas eu le courage de faire incinérer son corps pour empêcher son esprit de revenir sur cette planète… cruelle erreur, hésitation qui aujourd’hui, trouvait son impact ce soir, dans ce cimetière qu’il aurait mieux fait de se contenter d’observer de loin. Il aurait sans doute mieux fait de fuir, plutôt que de rester là, à tenter de mettre un nom sur l’énigme qui s’était tracée à quelques mètres de lui, cette ombre qu’il avait absolument voulu identifier. Remonter quelques secondes en arrière… c’est ce qu’il aurait voulu faire, parcourir le cycle du temps à nouveau pour s’empêcher d’avancer, pour se forcer à reculer, à fuir le plus vite possible. C’était une chose qu’il connaissait bien, la fuite, non ? Alors pourquoi est-ce que cette fois-ci, il avait fallu qu’un foutu pressentiment l’emporte sur cette sécurité qui s’était installée en lui et qui aurait pu encore lui sauver la mise ?! Cette silhouette ne lui avait été que trop familière, mais l’instinct de survie ne s’était pas éveillé… il n’avait pas eu ce petit quelque chose pour réveiller le réflexe de son cerveau. Trop tard. Voilà que son cœur manquait déjà un battement, avant de redémarrer de plus belle, à la chamade comme pour rattraper son retard, ou s’occuper le plus possible pour ne pas se briser en mille morceaux.

« Maman t’a cherché partout. Elle va t’engueuler… »
Mâchoire crispée au possible, Aaron leva les yeux vers sa sœur, les mains profondément enfoncées dans ses poches. Le soleil s’était couché depuis plus d’une heure déjà, et lui, à douze ans, il traînait encore dans les rues en cette froide soirée d’hiver. Theresa était venue le chercher… Personne, pas même leur mère ne le connaissait aussi bien qu’elle le connaissait, bien qu’elle soit beaucoup plus jeune que lui. A huit ans, la voilà qui avait parcouru un bon paquet de centaines de mètres de marche pour retrouver son aîné. Heureusement qu’il ne lui était rien arrivé… dans son genre, elle savait très bien être imprudente par moments. Scrutant un instant sa jeune sœur, il finit par hausser les épaules, avant de reposer son regard sur la route.
« Papa a appelé hier… Il a dit qu’il rentrait… »
Douce illusion à laquelle il continuait sans cesse de s’accrocher, vain espoir qui l’avait hanté toute la journée et qui le hantait encore, à défaut que cette idée ait pu atteindre la petite fille déjà bien intelligente qu’était Theresa. Elle, elle n’avait déjà que trop bien compris les mensonges à la pelle que leur père ne cessait de leur répéter… des promesses qu’il ne tenait jamais. Sans avoir dévié son regard de la route, il finit par sentir des bras venir l’enlacer, une force maigre encore. Il sourit, avant de passer une main dans les cheveux de sa cadette et de la serrer avec douceur contre lui.


« Bonsoir Aaron »… Non, non, NON. C’était plus que ce qu’il pouvait supporter. C’était trop. Il avait envie de hurler, de faire n’importe quoi pour la faire disparaître, pour faire taire cette brûlure qui s’éveillait dans tout son corps à cet instant précis… cette peine. Un cauchemar, elle ne devait pas parler, il ne devait y avoir aucun son, tout simplement parce qu’une illusion, une hallucination ou quoique ce soit dans ce genre là ne parlait PAS. Mais c’était sa voix, celle qu’il n’avait jamais été capable d’oublier, celle qui hantait parfois ses pensées, ses souvenirs, ses rêves et ses pires cauchemars, ses hantises et ses regrets. Il aurait tellement voulu être là, au moins auprès d’elle quand elle est morte… mais non, comme pour leur père, comme pour leur mère, il avait déserté la place. Elle aussi, elle était morte seule. Il avait rageusement pincé les lèvres, baissant le regard tout en passant longuement une main sur son visage. Il était bien là, les deux pieds au milieu de ce cimetière, le cœur déchiré comme pas possible, le sang battant à ses tempes… ce n’était pas le pire cauchemar de son existence, mais bien la concrétisation de sa plus grande hantise. Il avait parfaitement senti, il avait eu ce foutu pressentiment en arrivant à la frontière de Winchester… Et s’il ne faisait pas mieux d’aller ailleurs, de laisser d’autres s’en charger ? Mais non, il avait continué… dans un quelconque accès de folie, revenir dans un endroit où il n’y avait plus sa place… revenir dans un endroit où il avait trop souffert, au point d’en contrebalancer tous les moments heureux qu’il avait pu connaître et qui étaient, à présent totalement effacés pour qu’il ne garde plus que les peines qui pesaient sur sa conscience. « Bonsoir Aaron. », tout dans ce ton respirait le Theresa, tout indiquait que cette phrase venait d’elle, uniquement elle. Dans un effort surhumain, ou dans l’espoir qu’elle ait pris cet instant de flottement pour disparaître, il releva le regard vers la silhouette de sa sœur… sa défunte sœur qui revenait des morts… en erreur de la nature, disfonctionnement du système naturel. Est-ce qu’elle ressentait encore quoique ce soit ou est-ce qu’elle était juste une chose, sans vie, sans conscience… un cadavre qui flotte, qui semble vivant, mais qui n’est qu’une triste illusion de la réalité ? Il ne s’était jamais penché sur les esprits, ni pour savoir ce que ces saletés pouvaient ressentir, ni pour savoir ce qui avait pu entraîner leur retour sur cette planète, là où leur place n’était plus.
« Theresa… » Acceptation. Il n’avait pas le choix, la chose s’imposait à lui au point de lui crever les yeux, de venir envahir ses entrailles et entraver le moindre de ses mouvements… C’était elle et personne d’autre devant cette tombe, dans ce cimetière.
« T-t’es morte… Tu devrais pas être là… » A croire qu’il découvrait pour la première fois de sa vie l’existence d’une quelconque forme de vie qui revenait du monde sous terrain pour venir hanter les vivants, leur faire du mal… de ce qu’il avait déjà vu, en tout cas. « Tu devrais pas être là… » Phrase qu’il avait l’impression de répéter en boucle dans sa tête, mais qu’il répétait à haute voix, la seconde fois dans un murmure, plus pour lui que pour elle… encore une tentative inconsciente de s’accrocher à un espoir débile.
« Fais quelque chose… dis-moi… tu peux pas être là. »
Il signa négativement de la tête, reculant d’un pas, puis avançant de quelques mouvements, incapable de rester sur place. Besoin de bouger, besoin de respirer, besoin de… trouver quoique ce soit pour éloigner cette vision de l’écran de ses paupières. PUTAIN ! Il crispa le poing, en même temps que ses mâchoires venaient se lier avec douleur, le regard baissé, sourcils froncés. Qu’elle agisse, qu’elle disparaisse, qu’elle prolonge ce vain espoir qu’il avait. Il voulait qu’elle disparaisse, qu’elle ne réapparaisse jamais devant lui. Plutôt crever que d’accepter ça, plutôt crever que de se retrouver à devoir faire face à ce fait là… il ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas se retourner contre lui maintenant…

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MY LIFE IN WINCHESTER
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MessageSujet: Re: garden of love ϟ theresa&aaron   garden of love ϟ theresa&aaron EmptySam 22 Jan - 23:58

Aaron se taisait. Le silence glacé qui s'était dressé entre nous me faisait l'effet d'une gifle. N'importe lequel de ses mots m'aurait moins blessé que cet horrible mutisme dans lequel il s'était enfermé. Il aurait pu me poignarder en plein cœur que ça n'aurait pas été différent. Seulement j'aurais survécu. Parce que j'étais déjà morte. Oui, j'avais beau avoir passé tant de temps à essayer de me convaincre que rien n'avait changé mais c'était faux. Tout était différent. Je n'étais plus la jeune fille agréable et joyeuse que j'avais été. Je n'étais plus la douce fiancée de Nolan, cette fille si heureuse qui avait tout pour elle. Un fiancé adorable, un job de rêve, une jolie maison, la promesse d'un futur radieux. Et pourtant, il avait suffi de quelques secondes pour que tout se brise. Quelques secondes pour que moi, moi qui aurait dû être capable de résister à un simple esprit, je ne meure. J'avais été imprudente et j'en avais bien conscience. J'avais cru pouvoir recommencer une nouvelle vie et oublier tout ce que je savais. J'avais cru pouvoir me débarrasser de mes anciens démons mais en revenant à Winchester, ne les avais-je pas au contraire raviver ? Maman était morte ici. C'était ici aussi que je devais perdre la vie. All the dreams we held so close seemed to all go up in smoke. Que me restait-il désormais ? Une existence à passer dans l'anonymat le plus complet et dans la tristesse ? Une existence sans fin dont je ne voulais pas. Les souvenirs. C'était la seule chose qui maintenait Theresa Kennedy en vie. Je n'aurais pu dire que j'étais toujours cette fille car ce que j'étais à présent était tout ce qu'elle avait toujours fui. Je n'avais pas détesté les fantômes, du moins pas comme le faisaient Papa et Aaron mais je voulais fermer les yeux sur leur existence. Mais maintenant, j'étais forcée de "vivre" avec cette certitude. Je ne pouvais plus faire semblant, je ne pouvais pas cacher mon désespoir derrière un faux sourire. Mais si on pouvait dire que je vivais encore au sens strict du terme malgré mon cœur qui s'était arrêté de battre, je me contentais de supporter cette existence dont je ne voulais pas.

La pensée désagréable qu'en trois ans, Aaron avait tellement changé que je peinais à le reconnaître s'empara de mon cœur, détestable, et ne sembla pas vouloir s'en aller. Sans doute parce qu'elle était justifiée. Aaron était un chasseur avant tout désormais. « Theresa… T-t’es morte… Tu devrais pas être là… » Un sourire las naquit sur mes lèvres. Nous étions mieux placés que quiconque pour savoir qu'il n'était pas si rare que ça que des morts réapparaissent sous la forme de fantômes. Pourquoi étais-je encore là ? C'était sans doute la question qu'il se posait. « Tu devrais pas être là… » Il avait raison. J'aurais mieux fait de mourir, ça ne faisait aucun doute. Et pourtant, pourtant j'étais toujours là, et aujourd'hui après trois ans d'absence je me tenais à nouveau devant lui comme si rien n'avait jamais changé. J'aurais aimé pouvoir le lui assurer, lui répéter encore et encore que c'était toujours moi, que d'un côté sa Theresa était toujours là, enfermée quelque part au fond de moi.
« Fais quelque chose… dis-moi… tu peux pas être là. »
Je reculais aussi brusquement que si je m'étais brûlée. Ce n'était peut-être pas la réaction qu'attendait mon frère mais je n'avais rien d'un fantôme sur de lui et confiant qui savait pourquoi il était encore là et ce qu'il devait faire. « Je suis vraiment là Aaron. Tu savais qu'il y avait une possibilité pour que je... revienne. Et je l'ai fait. Si tu savais comme j'aurais voulu te le dire, comme j'aurais voulu t'appeler, t'arrêter, te crier que tu devais faire attention à toi, que tu devais arrêter de vivre cette existence si vide. » Je m'arrêtais un instant, comme si j'espérais qu'il puisse ne pas remarquer ma voix tremblante ni les larmes qui me montaient aux yeux. Mais c'était ridicule. Aaron était mon frère, Aaron me connaissait par cœur, il le verrait. « Je le savais, tu sais. Que tu réagirais comme ça. Je m'en suis toujours doutée. » Ma voix est triste, résignée.




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