c. White Rabbit

LEXEY WHENDELL NEESON

Tell me everything about you

« My name is Lexey Neeson. This is the story of my life. This is the story of how i've die. »



Lexey,

J’espérais avoir la force de te le dire en face, et pourtant, me voilà qui fuis comme un lâche, sans doute de peur de ne pouvoir t’annoncer ma décision une fois que je te verrai. Peut-être que ça n’aurait pas été une si mauvaise chose que ça, pour moins du moins, de rester. Et il y a de cela quelques mois, quand je suis tombé amoureux de toi, je n’ai vu que du bon dans notre relation, dans chacun de nos regards échangés.
Aujourd’hui j’ai compris, en observant les choses plus attentivement. Ta place n’est pas auprès d’un mourant et j’ai déjà été trop égoïste de le nier tout ce temps. Tu es jeune, bien plus jeune que moi et tu trouveras sans doute rapidement une occasion de reconstruire ta vie… une vie que tu mérites amplement. Je ne peux t’apporter au final que la peine de me voir mourir trop tôt et je préfère renoncer à toi plutôt que de mourir avec l’idée de te laisser en pleine souffrance. En partant ainsi, j’espère que tu trouveras une façon de m’en vouloir, de me détester, si bien que tu ne chercheras qu’à m’oublier et à tracer ta vie d’une autre manière.
Je quitte Winchester, pour une destination qui m’est encore inconnue, je vais laisser le hasard me guider, c’est ce que j’ai toujours fait… et le hasard a toujours été clément avec moi, puisque c’est par hasard que nos routes se sont croisées. J’espère que ta route est désormais partie pour croiser celle de quelqu’un d’autre, d’une personne qui saura te combler là où je n’ai fait que te faire perdre du temps… et t’approcher un peu plus de la tristesse.
Je te demande une dernière faveur, ne cherche jamais à me retrouver, ni même à remonter les traces de notre passé rien que pour ne pas m’oublier. Oublie-moi du mieux possible, c’est sans doute la meilleure chose que je peux te souhaiter avant de mourir.

Calum.

“I thought you and me, it was forever…”

C’est ainsi qu’il est parti, emportant avec lui tout ce que nous avions pu construire, tout ce qui avait fait de nous ce que nous étions… Si uniques, si différents et complémentaires à la fois. C’est ainsi que je me suis éteinte, loin de lui, fanée par les années de solitude qui ont passé… sans qu’il ne revienne jamais. Au fond, peut-être que je n’avais jamais compté pour lui, peut-être que sa maladie n’avait été qu’un prétexte pour me fuir, pour fuir ce qu’il n’avait jamais cru aussi important que ce que j’avais vécu.

Avant lui, ma vie avait été des plus banales… Il n’y s’y passait rien, toujours la même routine. Partagée entre ma vie chez mes parents, mon petit ami de l'époque... et ce petit boulot que j'avais trouvé après avoir arrêté mes études. Serveuse dans le petit café du coin, à quelques pas à peine de chez moi. Autant dire qu'à Winchester, ma ville natale, j'étais connue comme le loup blanc, la fille qu'on salue à chaque coin de rue, qui attire le regard et que la plupart des habitants ont vue grandir. Beaucoup se souviennent de moi petite fille, beaucoup aujourd'hui ont préféré m'oublier... Oublier mon histoire lugubre et passer à autre chose. Lexey est morte... Lexey n'est plus, ou presque, demeure aujourd'hui mon chagrin, qu'un seul peut tarir, celui qui est parti il y a de cela des millénaires... ou ce qui me semble être des millénaires mais qui n'est, en réalité, que quelques années, qui se sont égrainées trop lentement.

♦♦♦

« Excusez-moi, encore du café ? »
C’est pas mon boulot que je l’ai rencontré. Ce stupide boulot que j’ai toujours détesté, tout autant que les longues heures que j’ai passé à étudier des trucs totalement inutiles. Il avait alors levé le regard vers moi, pour me regarder, me scruter un instant avant de prendre la parole, dans un sourire de circonstances.
« Oui. Oui je veux bien. Prenez aussi deux minutes pour vous asseoir. » Instinctivement, mon regard s’était dirigé vers le comptoir du café, vers lequel pouvait surgir à tout moment mon patron, et me voir faire tout sauf bosser convenablement. « Vous en faites pas, il ne vous arrivera rien si vous vous asseyez deux minutes. Promis. » Il avait visiblement remarqué mon regard en biais. De quoi parlait-il d’ailleurs ? Des rumeurs lugubres tournant parmi les commères de la ville et qui faisaient de lui un type entouré de mystères ou de mon boulot ? Je n’ai jamais pris le temps d’y réfléchir… Tout en lui m’avait aspiré la confiance, si bien que je m’étais finalement assise, sans rien dire.
« J’ai besoin d’un avis. Que pensez-vous de ça ? »
Il m’avait alors tendu un carnet à la reliure bleue, celui que j’avais déjà vu de nombreuses fois en sa compagnie, comme s’il se promenait toujours avec. Perplexe, je l’avais alors pris, m’attendant à voir une découpe de journal sur un article morbide. Mais non. C’était une photo et visiblement, une photo qui venait de bien plus loin que Winchester. Sans savoir quoi dire, j’avais alors haussé les sourcils, fixant alternativement le cliché, et l’homme qui l’avait pris.
« Ehm… on… on dirait qu’y’a quelque chose… là… »
Sans savoir ce que je faisais, j’avais alors désigné un coin de la photo, le fixant, avide de savoir si j’avais trouvé juste ou non. Son regard s’était alors éclairé, d’une lueur amusée et tout à coup très intéressée, très vive.
« EXACTEMENT ! Vous avez l’œil ! J’aime ça. Il me semble bien qu’il y ait quelque chose d’intéressant à ressortir là bas… »
La suite de sa phrase, je ne l’ai jamais vraiment retenue, puisque je ne l’ai pas réellement comprise, tandis qu’il était parti dans des élucubrations qui lui ressemblaient bien… et qui avaient érigé toute la réputation pas forcément toute blanche qu’il avait au sein des habitants de Winchester.

Il est revenu plusieurs fois, pendant plusieurs semaines. Assis à la même table, à observer des trucs sans le moindre sens, à partir dans des délires auxquels personne ne prêtait attention, si ce n'est moi, à chaque fois qu'il me demandait de m'asseoir en sa compagnie, le temps de quelques mots échangés. Et puis un jour, il m'a annoncé qu'il partait. Au Mexique. Pour les besoins de son boulot. Avec le temps et les échanges, j'avais fini par comprendre qu'il était archéologue, qu'il voyageait souvent et qu'il ne prenait jamais le temps de s'arrêter. Pourquoi revenait-il tout le temps à Winchester ? Je n'en avais pas la moindre idée, au vue de sa réputation pas franchement glorieuse, j'aurais largement préféré fuir à sa place... A son annonce, je n'ai trouvé aucune meilleure idée que celle de l'accompagner. J'ai tout plaqué, du jour au lendemain, j'ai abandonné ma famille, ainsi que mon petit ami, pour le suivre lui... Pour pouvoir rêver à nouveau, là où le quotidien avait conquis tous mes rêves les plus fous.

Il semblait toujours tout prendre à la légère, cruelle impression qui m'a fait parfois croire que j'étais complètement invisible à ses yeux... Lui qui se baladait toujours les mains dans les poches, qui parcourait le pays en ma compagnie comme is nous nous étions toujours connus, me vouvoyant comme si de rien n'était, comme s'il n'avait jamais eu envie de se rapprocher de moi, de me connaître mieux et me permettre de briser cette distance qui avait toujours régné entre nous. Avec lui et grâce à lui, j'ai appris le réel sens de la vie, j'ai appris à voir des choses, j'ai vu des choses que personne dans sa vie n'aurait pu espérer voir... Il m'a fait découvrir une vie paradisiaque. Pendant deux ans... et puis il m'a tout repris, ce fameux jour où il m'a abandonnée. Il avait prétexté un besoin de rentrer au pays, puis il avait disparu, quelques jours après que j'ai découvert qu'il était atteint d'une maladie depuis qu'il était enfant... une maladie qui faisait peu à peu mourir son coeur... Moi qui avais cru passer inaperçue à ses yeux, voilà que dans les derniers mots qu'il me laissait, j'avais l'impression de découvrir son coeur, chaque signification des regards qu'il avait posés sur moi quand nous étions ensemble... Et voilà que je venais de perdre toute mon âme alors qu'il avait disparu comme le plus lâche des amoureux. J'avais vingt-et-un ans, et je venais de découvrir les ravages que pouvait faire l'amour...

♦♦♦

J'ai été totalement vidée... Plus aucune raison de survivre dans ce monde qui tournait trop vite pour moi, tandis que le temps passant ne faisait que m'éloigner de la seule personne qui avait pu avoir accès à tout mon amour et qui avait su me faire découvrir la vraie vie... celle qui se déroulait bien loin de Winchester. Mais je ne voulais plus quitter cette ville... Je voulais restée cloîtrée là bas, m'y enterrer comme nulle part ailleurs et disparaître... C'est ainsi que j'ai décidé de mettre fin à ma vie... Un jour d'octobre, incapable d'avancer plus loin sans âme. C'était sans doute pour ça que j'étais née, ce fameux jour de décembre. C'était pour ça que j'avais grandi comme la plus normale des enfants, que j'avais détesté l'école pour me lancer dans un boulot de merde... Tout ça avait été pour que je rencontre Son chemin, celui de mon souffle de vie... qui m'avait soudainement été retiré, au point de me laisser désespérée comme jamais... Mourir. Seule. Dans le froid.

Tell me how you are

Elle avait un chat, noir, nommé Cheshire qu'elle avait offert à Calum mais qu'il a laissé derrière lui quand il est parti ♦ Elle était allergique au pollen ♦ Elle était fan d'histoire, c'est la seule matière qui la passionnait quand elle était à l'école ♦ Elle faisait de la danse quand elle était petite ♦ Elle écoutait souvent Brian Adams quand elle était déprimée ♦ Elle était très sensible ♦ Elle était très à l'écoute des autres, souvent trop polie pour envoyer chier les gens ♦ Elle ne se basait pas vraiment sur les commérages en ville ♦ Elle mangeait beaucoup de chocolat ♦ Elle était toujours très stressée avant un rencard, même avec son petit ami du moment ♦ Elle n'était pourtant pas prête à vivre une relation durable ♦ Elle cuisinait à la perfection ♦ Elle faisait de très bons cafés ♦ Elle était appréciée par beaucoup de gens en ville, même si beaucoup ont commencé à se méfier d'elle quand elle s'est rapprochée de Calum ♦ Elle était très proche de sa mère ♦ Elle dormait peu la nuit, passant surtout du temps à réfléchir à sa vie dans son lit ♦ Elle prenait toujours beaucoup de photo.

Tell me what are you thinking

C'est le malheur sans doute qui la cloue à ce monde. Elle avait eu l'impression de connaître le repos en mourant, elle n'a jamais réellement connu la paix éternelle... Elle est juste devenue, l'ombre de ce qu'elle était, toujours autant ravagée par le malheur qui avait pris part en elle et qui semblait avoir grandi depuis sa mort. Revenir sur terre lui a fait comprendre que la vie avait largement bien continué sans elle, qu'elle avait finalement été totalement effacée du paysage, qu'on l'avait oubliée... et qu'il l'avait oubliée surtout. C'est peut-être une colère incontrôlée qui prend part en elle maintenant, puisqu'elle n'a qu'une envie, se venger... sur tout ce qui est vivant, ce qui est heureux. Elle cherche à faire taire ce malheur qui gronde en elle, qui ne cesse jamais et ce, par n'importe quel moyen... même les plus fous. Peut-être qu'au fond, elle est folle également... mais une seule personne peut la sortir de cette torpeur et cette personne... est loin désormais.

BEHIND YOUR SCREEN

PRÉNOM/ PSEUDO ♦ MARY-W.. ÂGE ♦ 18 ANS. PRÉSENCE ♦ 5/7. OÙ AS TU CONNU LE FORUM ♦ DANS MA POCHE. TES AVIS DESSUS ♦ IL EST NASE ! PERSONNALITÉ SUR TON AVATAR ♦ BILLIE BLONDY PIPER. CODE RÈGLEMENT ♦ GNAGNAH PROUT DERNIER MOT ♦ JEAN PIERRE !.