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 « the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally

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Aaron T. Kennedy



Aaron T. Kennedy


MY LIFE IN WINCHESTER
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« the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally Vide
MessageSujet: « the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally   « the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally EmptySam 15 Jan - 21:47

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Aaron&Ally




« Le docteur Davis est demandé au bloc F. Docteur Davis, bloc F. »
Il réprima un grognement, resserrant l’étreinte de ses doigts autour du bout de chiffon qu’il tenait pressé contre son épaule. Rien à foutre que le docteur Machin soit attendu au pôle Sud ou où que ce soit ! Qu’il y aille et vite de préférence, rien que pour que la voix dans le micro n’ait pas besoin de se répéter, tiens ! Si ça pouvait permettre que les gens qui l’entourent fassent autre chose que lui passer à côté comme s’il était invisible, il n’allait certainement pas cracher dessus. Sentant ses jambes perdre un peu de leur énergie, il soupira, fermant les yeux comme pour se reprendre. Quelques secondes, quelques instants. Il faut dire qu’il avait été sacrément sonné par cette connerie d’esprits… ils pouvaient être sacrément coriaces quand ils le voulaient, mais bien entendu, il s’était débarrassé de cette saloperie avant de venir ici, et son épaule semblait vouloir lui faire comprendre qu’il aurait du la faire passer avant sa traque. Tant pis, maintenant c’était fait et il n’avait plus qu’à survivre du mieux possible avec la douleur qui commençait à se répondre dans tout son os, descendant lentement vers son dos, comme facilement répandue dans tout son corps par le sang qui battait dans ses veines… et qui inondait également le chiffon qui lui servait de maigre compresse. Oui, il avait franchement de quoi être de mauvaise humaine et on pouvait bien dire qu’il n’était pas au meilleur du top « happy mood » possible. Le Happy Mood avait d’ailleurs déserté les lieux depuis un long moment, plusieurs jours déjà, alors qu’une même vision tournait et retournait dans sa tête. Theresa. Bel et bien là… pas franchement vivante, plus comme une partie de ce monde de merde qu’il était parti combattre, celui des esprits. Il n’avait bien entendu pas eu le courage de faire quoique ce soit contre elle, toujours aussi lâche, toujours aussi courageux pour fuir la réalité. Ce soir pour ainsi dire, il était tombé sur bien plus coriace que Theresa, bien plus agressif également… quoique, il n’avait pas franchement de preuve d’une innocence toute blanche de sa cadette. Après tout, c’était un esprit et il ne savait que trop bien de quoi ces monstres étaient capables parfois. Et dire qu’ils avaient été humains à un quelconque moment de leur existence. Se redressant un peu en s’aidant du mur qui se présentait juste à côté de lui, il soupira à nouveau, réprimant un juron alors qu’il sentait son épaule tirailler encore plus, tandis que personne ne semblait l’avoir remarqué. Il y avait d’autres personnes devant lui, certes, probablement des gens qui venaient pour pas grand-chose, ou juste pour squatter les rares chaises du hall d’attente, minuscule espace dans lequel il avait déjà l’impression d’étouffer. Il avait de toute manière l’impression d’étouffer dans toute la ville, happé par ce passé qui était le sien et qu’il détestait tant, happé par trop de souvenirs, par trop de regrets qu’il ne pouvait s’empêcher de ressentir dans chaque part de son être, tandis qu’il ne savait pourtant que trop bien que son « job » avait de quoi être des plus honorables. C’était toujours plus glorieux pour l’ego qu’un boulot de mécanicien dans le seul garage de Winchester ! Crispant plus fort la mâchoire, il réprima encore un grognement tandis qu’il sentait peu à peu ses doigts relâcher leur pression. Foutue racine d’arbre à la con, foutu esprit débile qui n’avait rien trouvé de mieux que l’envoyer valser à travers le cimetière pour l’éloigner de sa tombe. Il détestait définitivement les esprits, tous autant qu’ils pouvaient être, ainsi que l’Enfer qui pouvait bien les créer. Il s’interrompit dans cette pensée, gardant un instant les sourcils rageusement froncés, avant de relâcher peu à peu la pression… Non, il ne pouvait pas dire ça, il ne pouvait plus dire ça en tout cas. Il détestait toujours autant l’Enfer qui pouvait bien les créer, encore plus même, rien que pour avoir ramené Theresa là où elle ne devait plus être, la forçant à tout dérégler, jusqu’à l’esprit déjà pas très stable de son frère aîné. Mais il ne pouvait plus autant détester les esprits, sachant que sa sœur, celle avec qui il avait grandi pendant tant d’années, celle qu’il avait protégée du mieux possible, était à présent devenue une des leurs. Cette pensée le bouffait complètement de l’intérieur, rongeant ses tripes, le laissant tomber dans une forme de dépression lorsqu’il n’avait pas envie de tout envoyer valser dans un accès de colère. Voilà que sa vue venait à légèrement se brouiller maintenant, il se mordit la lèvre histoire d’éveiller une quelconque douleur nouvelle qui puisse le clouer sur terre là où l’autre douleur le poussait à s’enfoncer.
« Aaron ? » Moment de flottement. Depuis quand on le connaissait ? « Oh mon Dieu, Aaron, c’est bien toi ? Qu’est c’que tu fais ici ?! » Il ne savait pas s’il décelait de la colère ou de la surprise dans la voix de la femme qui s’adressait à lui. Gardant sa main étroitement serrée sur sa plaie, il releva les yeux vers la personne qui lui parlait. Ah oui, elle lui était… vaguement familière. Sandra… ou Cindy… ou peut-être… eh merde, il ne savait pas comment elle s’appelait.
« Est-c’que ça va ? » Oui, oui, il venait juste à l’hôpital pour une visite de courtoisie, avec une plaie en plus pour faire encore plus crédible ! Il aurait pu déballer ce sarcasme à son interlocutrice mais il n’en eut pas vraiment l’occasion, le voilà qui perdait l’équilibre, sentant ses jambes perdre de leur force.

« Quelle classe. Tu attends Ally je présume ?
Un sourire nerveux et le voilà qui haussait les sourcils, avant de légèrement hocher la tête. Quelle classe, quelle classe, c’était vite dit, disons qu’il avait l’air un peu plus classe que s’il se baladait dans sa tenue de travail, mais c’était pas pour autant qu’il avait l’allure de James Bond.
« On va chez ma sœur… »
Awesome, l’homme qui cherche à raconter sa vie ‘mode femme’ à une des amies de Ally. Parce que oui, disons qu’il avait parfois l’impression de juste être jalousé pour des attraits purement physiques tandis que le reste... Bref.
« Elle m’en a parlé oui. Pour la fameuse nouvelle. »
Et voilà qu’elle mimait la chose par un signe plus que révélateur, faisant apparaître d’un mouvement de main une plutôt énorme bosse au niveau de son ventre. Il ne trouva rien de mieux à faire que arquer un sourcil relativement perplexe, achevant sa réaction en se forçant à esquisser un léger sourire.
« Allez, passez une bonne soirée. »
Nouveau sourire plein de sympathie et elle partait déjà, après avoir embarqué un dossier pour repartir vers une nouvelle chambre. Et le voilà à nouveau seul avec lui-même, ou avec son stress, à attendre Ally qui savait toujours autant se faire désirer…


Sandra. C’était Sandra son nom. Qu’importe… Il avait sacrément mal, putain et pourtant, il sentait encore une main presser sur sa plaie. Plus la sienne, puisqu’elle était là, juste sous son nez
« Aaron ? Tu m’entends ? » Punaise, elle le suivait partout ou quoi ? Et puis il était où d’abord ? Tout redevint finalement plus clair, tandis qu’il se sentait retomber sur terre, lourdement, dans une grimace de douleur, sa vue revenant à la normale. Il avait l’impression de se réveiller d’un coma de plusieurs années et pourtant, il n’avait visiblement eu une absence que de quelques secondes à peine, tandis qu’on l’aidait à peine à se relever. Sandra l’infirmière, un gamin relativement jeune et un type qui disparut sitôt qu’il se retrouva sur ses pieds, prêts à être pris en charge par… Il ne savait pas qui.
« Ca va… J’vais bien… » Et pourtant il suivait le mouvement, se laissant entraîner vers ce qui semblait être un brancard, ou plutôt un lit pour être rapidement ausculté, histoire que ça prenne pas dix plombes. Et ils avaient bien raison tiens, subitement, il n’avait plus franchement envie de s’attarder, mais il était bien trop incapable d’aligner trois pas pour pouvoir fuir.
« Il faut que je rejoigne un autre patient. Sean, si tu pouvais me trouver quelqu’un pour s’occuper de lui. »
Non, non, pas quelqu’un d’autre. Pas le risque de tomber sur Ally et avec le bol qu’il avait apparemment ces derniers temps, voire aujourd’hui d’ailleurs, mieux valait qu’il évite de jouer avec le feu ! Poussé par un élan qui relevait sans doute de l’instinct de survie – haha – Aaron eut un grognement, accompagné d’un mouvement, tandis que Sandra la fameuse infirmière avait un peu relâché son attention sur lui. Il se laissa glisser contre le bord du lit, jusqu’à ce que ses pieds reviennent toucher le sol, le poussant à se relever dans une grimace de douleur. Tant pis, il s’occuperait de ça tout seul ou forcerait Charlee à le faire en la menaçant de la lâcher au bord de la prochaine route sur leur chemin si elle arrêtait pas de faire sa précieuse ! A peine le temps de faire quelques pas que Sandra l’avait déjà remarqué, en train d’essayer de s’échapper.
« Reste là, calme-toi ! T’es certainement pas en état de marcher bien longtemps. »
Toujours ce calme olympien, un truc d’infirmières tiens ! Mais si elle avait légèrement zappé le passage « Ally/Aaron », lui, il était certainement pas prêt de l’oublier et l’autre principale concernée non plus, alors plutôt crever d’une hémorragie que se retrouver confrontée à elle comme ça ! Combien de fois il avait hésité à venir s’arrêter chez elle, frapper à la porte et juste se contenter de… voir ce qui pourrait arriver ?! Combien de fois il avait trouvé cette idée carrément stupide ?! Eh bah là, tiens, il regrettait étrangement son deuxième instinct, parce que s’il s’avérait qu’il tombe sur Ally ce soir, elle allait non seulement lui en vouloir pour ces trois années de silence, mais aussi pour le silence qui suivait visiblement son retour en ville ! Définitivement l’autre Sandra signait son arrêt de mort là !
« C’est rien, une petite plaie de rien du tout ! J’vais m’en sortir, juste… laisse-moi passer. » Non, il n’était certainement pas aussi patient que la jeune femme qui lui faisait face, c’était sans doute pour ça qu’il avait pris le ton le plus ferme possible, rien que pour espérer qu’elle l’entende comme il le voulait bien et qu’elle le laisse filer à toute vitesse avant qu’il ne risque de faire une mauvaise rencontre.
« Je suis infirmière j’te signale ! Alors tu vas t’asseoir là, maintenant. »
Finalement, elle n’avait pas tant de patience que ça, tandis qu’elle le poussait lentement pour qu’il retourne s’asseoir sur le lit. Forçant ses bras à bouger, il vint poser ses deux mains – pleines de sang c’est toujours plus sympathique – sur les épaules de son interlocutrice.
« Sandra, toujours aussi gentille, toujours aussi jolie m-… »
Coupé net dans son élan, voilà que plus aucun mot ne venait, tandis que la phrase s’était sans aucun doute terminée sur le pire mot possible qu’il puisse avoir à pondre dans pareilles circonstances. Figé sur place alors qu’il avait légèrement relevé le regard de l’infirmière en face de lui, voilà qu’il semblait fixer le vide… Un vide qui ne s’avérait pas être si vide que ça, et bien trop familier. Les lèvres définitivement soudées l’une à l’autre, le cerveau stoppé net dans son élan et le cœur battant à la chamade tandis que la douleur semblait avoir été elle-même carrément anesthésié par le soudain malaise qui s’emparait de lui à présent. Il était devenu complètement docile d’ailleurs, puisque voilà que visiblement impatiente de s’échapper, Sandra venait à le pousser à nouveau vers le lit, l’entraînant à se rasseoir sans même qu’il ne dise ou fasse quoique ce soit contre ça. Croire qu’elle ne l’avait pas reconnu relevait certainement de la folie, voire même d’une stupidité avérée… et d’ailleurs, cette idée ne vint traverser ses neurones que quelques centièmes de seconde à peine, avant qu’il ne retombe cruellement sur la planète terre, où il se retrouvait… seul à seul avec la fille qu’il avait lâchée du jour au lendemain pour partir exorciser les vilains esprits.
« J’pense pas qu’y’ait besoin de recoudre… »
Mieux valait éviter une Ally potentiellement enragée avec une aiguille dans la main… Parce que oui, en plus de tout le mal qu’il avait pu lui faire, voilà la seule phrase qu’il trouvait à dire sur le moment, le regard rivé devant lui, ou plutôt vers le sol qui s’étendait à quelques pas devant lui, presque dos à son interlocutrice, les mâchoires désormais étroitement crispées. Et oui, il se détestait bel et bien pour ça.
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Ally S. Prentiss

★ I'm the One you need.

Ally S. Prentiss


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« the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally Vide
MessageSujet: Re: « the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally   « the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally EmptySam 15 Jan - 23:05







(c) robossa & mydearheart


***
« TURN AND TURN AGAIN. »


« Le docteur Davis est demandé au bloc F. Docteur Davis, bloc F. ». Décidément cette phrase n’allait jamais cessée d’être beuglée dans le micro. Passant une main sur son visage et dégageant une mèche rebelle de ses yeux, la jeune infirmière s’appliquait à la tâche qu’on lui avait confiée : recoudre autant de monde que possible. C’était sa « mission » du jour, autant dire qu’à force, elle commençait sérieusement à savoir coudre. Un sourire se dessinait sur ses lèvres tandis qu’elle redressait déjà la tête vers le petit garnement qui s’était imprudemment amusé à faire la girouette sur un mur. Une petite caresse sur la tête en guise d’affection et de « c’est bien mon bonhomme c’est fini », une sucette et voilà que le gamin repartait déjà tout frais et clinquant vers ses parents. Ses deux… Parents. Ally ne perdit pas son sourire pour autant, même si elle pouvait sentir son cœur se serrer dans sa poitrine à la vue de cette scène pour le moins attendrissante. La jeune femme adressait un signe de tête entendu à la petite famille réunie, puis se dirigea vers le chariot posé non loin de là, pour y déposer le matériel. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, elle avait retiré ses gants et les avaient jetés. Un petit moment de répit qu’elle combla en faisant lentement les cents pas dans la petite pièce, respirant doucement, soupirant aussi. Elle avait besoin de se changer les idées, pourquoi ne pas appeler Clay et organisé une petite soirée ? Ca ferait sûrement plaisir à Jake de savoir que son parrain passerait. Ca changerait des soirées habituelles qu’il ne connaissait que trop bien. Répétitives, et ennuyeuses malgré l’histoire pour s’endormir. Autant de petits moments pour lesquels Il n’était pas là. Ses lèvres se pinçaient alors qu’une moue agacée ne faisait que passer furtivement sur son visage. Ally fut rapidement sortie de sa rêverie lorsque le son de l’un de ses collègues atterrit au creux de ses deux oreilles. Un nouveau patient… Un énième. Ni de une ni de deux, elle attrapait ses longs cheveux et les remontait pour en faire une queue de cheval puis, arborait son plus beau sourire et se mettait à suivre les indications de son très… Admirable compagnon de boulot. La voix dans le micro résonnait toujours, et la jeune maman savait pertinemment que ça ne s’arrêterait jamais, tout comme cette agitation dans les couloirs, ou encore dans les salles d’attente. Celles-ci étaient toujours… Remplies de personnes. A se demander si des fois elles ne venaient pas uniquement pour parler de leurs soucis, histoire d’avoir quelque chose à faire de leur journée, avant de tout aller raconter à leurs amis qui devaient sûrement n’en avoir rien à faire.

Tête baissée, elle observait le carrelage un moment, avant de relever la tête vers ce qui semblait être Sandra avec un patient plutôt agité d’ailleurs… Il faudrait qu’ils apprennent à se calmer les gens de Winchester là. Trois pas de plus étaient fait puis… Plus rien. Le regard se perdait, les mains se crispaient tandis que la bouche s’entrouvrait et finissait par se refermer instinctivement, les lèvres se pinçant à nouveau. Rien. Le silence. Elle ne disait rien, ne prononçait pas un seul mot, si seulement elle avait su… Si seulement… Ce crétin de collègue s’en était chargé. Non mais ce n’était pas croyable ça… Il osait. Il avait le culot de venir ici, dans cet hôpital ! Ally soufflait, agacée, mais ne le montrait pas pour autant, le regard impassible et le visage fermé. « Tiens ! Ally, je ne savais pas que c’était toi qui… ». Une phrase qui ne fut jamais terminée par celle qui l’avait commencée. Cette chère Sandra. Un regard adressé à celle-ci pour qu’elle comprenne qu’il fallait qu’elle les laisse seuls maintenant. L’infirmière tirait sèchement le rideau qui venait à présent cacher la fameuse Sandra puis, sans un regard adressé à celui qui lui avait causé tant de soucis, elle enfilait une nouvelle paire de gant, les faisant claquer avec une détermination déconcertante. Oh il pouvait bien penser qu’il n’y avait pas besoin de points de sutures, ce serait à elle d’en décider. D’ailleurs, était-ce cela tout ce qu’il avait trouvé à lui dire pour leurs « retrouvailles » ? La jeune femme ne put s’empêcher d’avoir un sourire en coin, sourire qui ressemblait plus à un rictus. Elle avait bien vu comment il l’avait regardé, il avait bien vu son air presque effaré et pourtant… Il ne disait rien de plus, et elle non plus. « Couche-toi. ». Aucune once de mépris dans le ton de sa voix. Rien de « palpable », juste… Une tension qui était nettement présente. Pourtant, ça ne suffirait pas à savoir si oui ou non elle était en colère. Enfin si, bien sûr qu’elle l’était, évidemment, qui ne le serait pas ? Toutes sortes de pensées s’agitaient dans son cerveau. Le genre de pensées sur lesquelles il ne fallait pas s’attarder dans un moment pareil.

« Je suis sûre qu’il aura tes yeux. ». Elle lui avait sourit, comme jamais auparavant. Ce genre de sourire à la fois timide et sincère. Ce genre de sourire qui en disait long sur leur histoire à venir, leur vie. Leur amour. Elle observait la chambre préparée pour l’occasion, dans ses bras. Ses mains passant sur un ventre déjà bien rond, un air d’étonnement passant sur ses traits. « Tu as senti ? M’est d’avis que ce sera un véritable casse-cou celui là ! ». Tout lui semblait parfait, un bonheur qui ne pourrait jamais s’évaporer. Jamais…

Elle attendit qu’il s’allonge avant de retirer délicatement l’espèce de chiffon ensanglanté qui lui servait de compresse. Le plus naturellement du monde, elle le posa au bas d’un chariot vide qui se trouvait non loin de là, puis elle attrapait de véritables compresses, venait nettoyer les contours de la plaie pour mieux se rendre compte des dégâts. Un soupir venait finalement briser le silence ambiant –du moins le silence entre eux, parce qu’on ne pouvait pas dire que l’hôpital ou même les urgences ne soient véritablement calmes. « Il faut quelques points. ». De simples mots qui tombaient sûrement comme le couperet sur la gorge de son « patient » mais elle n’en avait que faire, après tout elle faisait son job, elle aussi. « Appuie dessus. ». Ally lui montrait les compresses d’un signe de tête alors qu’elle cherchait déjà le désinfectant qu’elle venait appliquer sur la plaie, dégageant d’un geste rapide et précis les quelques doigts d’Aaron qui trainait encore sur les cotons. Un regard furtif lui était adressé, simple coup d’œil pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas, que c’était bel et bien lui. Elle avait beau sembler relativement calme ou encore docile, son cœur, lui, faisait des bonds dans sa poitrine, comme s’il voulait s’en échapper. Il fallait qu’elle le fasse taire, ce maudit cœur, ces maudits « sentiments » ou que savait-elle encore. S’il se mettait à grogner, elle n’en tenait pas vraiment compte, ne s’excusant pas de faire son métier du mieux qu’elle pouvait. Et puis… Ce n’était plus un gamin. Ses sourcils se fronçaient en pensant à ce fait indéniable. Elle semblait en pleine discussion avec elle-même, attrapant déjà une aiguille et le fil nécessaire. Enfin, sans la moindre douceur qui lui était pourtant propre en temps ordinaire, elle venait passer l’aiguille courbée dans la peau, tirant dans un geste on ne peut plus naturel, qui montrait combien elle y était habituée à ce genre de choses. Le voir ici par contre, ça, non, elle n’y était plus habituée depuis trois ans. Elle avait même enfin arrêtée d’espérer le voir franchir les portes de l’hôpital avec un bouquet de fleur –ou même sans ça. Non, Ally n’espérait plus, elle ne croyait plus aux miracles, pourtant son cœur criait amour, respirait l’amour, mais la raison l’emportait. Aaron se trouvait là, sur ce lit, dans son hôpital. Il était « de retour » en ville, et comme depuis ces années, il n’avait donné aucun signe de vie, n’avait pas prévenu. Comme toujours… Ce quotidien là, elle avait fini par s’y faire.


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Aaron T. Kennedy



Aaron T. Kennedy


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MessageSujet: Re: « the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally   « the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally EmptyDim 16 Jan - 7:45

« the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally Spn-0010 « the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally B-Davis-brooke-davis-18462477-100-100 « the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally Spn-0210 « the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally B-Davis-brooke-davis-18462472-100-100
Aaron&Ally




« Fatigué. Il était crevé, sans compter la tête qui tournait… disons qu’il n’avait pas besoin de grand-chose d’autre pour atteindre la proximité du trente sixième dessous. Et disons qu’en se pointant dans cet hôpital ce soir, il n’avait pas franchement pris le temps de réfléchir aux conséquences qui pourraient lui tomber sur le coin de la tête si jamais il venait à croiser un chemin déconseillé. Il n’avait de toute manière jamais réellement fait attention aux conséquences que pouvaient avoir ses actes… qu’est ce qu’il pouvait bien advenir des vies qu’il pouvait briser en apparaissant comme ça, au détour d’une route pour leur annoncer que les esprits existaient et qu’ils ne faisaient pas que rendre des visites de courtoisie… Il n’avait même pas voulu penser à ce qui pouvait changer la vie de Charlee quand il avait finalement accepté de l’emmener avec lui pour exorciser des esprits. Elle n’avait clairement pas l’expérience pour ça et pourtant, voilà qu’il l’avait laissée venir, rien que pour avoir la paix… ou du moins, ne plus avoir de braillarde dans les pattes qui tient à savoir ce qui a pu arriver à ses parents, au point d’en faire baver au pauvre Aaron ! Il n’avait pas non plus pris le temps de réfléchir à ce qui allait advenir de Ally, ou de Jake une fois qu’il serait parti… il s’était juste, contenté de partir. Il lui faisait assez confiance à elle pour ne pas douter de l’avenir que pourrait avoir son fils en grandissant seul avec sa mère… du moins, quelques temps. Une fille comme Ally, ça n’aurait certainement aucun mal à reconstruire sa vie, sans aucun doute possible avec un type mieux qu’il ne le serait jamais. Faut dire, il n’avait jamais eu vraiment le modèle parfait comme père, si bien que Theresa s’était contentée de lui faire comprendre – de son vivant en tout cas – qu’il était toujours un meilleur père que ce que le leur avait pu être… tout simplement parce qu’il avait décidé de laisser tomber la traque des esprits pour devenir un type lambda, qui ne fait pas grand-chose d’autre que se fondre dans la masse. Finalement, il s’était fait à l’idée, acceptant même que leur père n’avait jamais valu grand-chose dans le rôle du gentil papa… et qu’il devait bien ça à son fils à lui… rien que pour compenser les manques qu’il avait pu avoir à un certain moment de sa vie. Mais finalement, ses résolutions n’avaient pas tenu bien longtemps, il était redevenu ce type qui ne comptait pas se fixer, qui avait bien plus important à faire dans sa vie que fonder une famille normale et tout à fait ennuyante à la fin… Il lui était parfois arrivé, avant même la mort de Theresa, de penser à ce qu’il aurait pu devenir s’il n’était jamais retourné à Winchester et s’il avait continué l’exorcisme… et au final, c’était certainement ce qu’il aurait pu avoir de mieux à faire : au moins, il n’aurait pas vécu pendant trois longues années avec la culpabilité d’avoir abandonné son fils, sa petite amie ainsi que tout ce qu’ils avaient construit tous les deux, persuadés de pouvoir le vivre ensemble… et non pas empli de regrets et de remords. Souvent en d’autres circonstances, il avait hésité à revenir à Winchester, ou au moins à décrocher son téléphone pour l’appeler… mais la trouille ou la lâcheté l’avait emporté sur le reste, si bien qu’il avait à chaque fois fini par renoncer à l’idée, se contentant de poursuivre sa route, sa fuite à travers le pays, sans avoir la moindre envie de faire demi-tour… en apparences en tous les cas. Et en apparences seulement, puisque voilà qu’il était de retour, à peine quelques inquiétantes nouvelles affichées dans le journal, des soupçons, quelques intuitions qu’il avait pu avoir. Quelle stupide, stupide idée… S’il avait su. Voilà qu’il s’était retrouvé finalement face au fantôme de sa sœur, aux fantômes d’un passé qui ne s’avérait pas assez lointain. Face à la rancœur palpable de Ally, celle qui le cloua sur place sitôt qu’il eut croisé son regard, quelques secondes à peine, jusqu’à détourner le regard au point de faire comme si elle n’était pas là… lui laissant par la même occasion toute l’occasion de le poignarder avec un scalpel dans le dos… en espérant pourtant qu’elle ne fasse pas une telle chose, quand même. Il n’avait que trop bien deviné qu’ils étaient à présent tout seuls, tandis que le personnel médical avait toujours eu le don de s’éloigner aux pires moments possibles… Le regard rivé sur le sol et pourtant cherchant à vaquer un peu partout dans la mesure de son champ de vision, il attendait, légèrement perplexe… voilà à quoi il en était réduit aujourd’hui, à ne même pas être capable de se tenir dos à celle avec qui il dormait sans aucun problème il y a de cela quelques années.

« Clyde, Giles, David, Joshua ? Caleb ? Leo, Thomas ? … Aaron Junior ? »
« Ca va, arrête le massacre, tu veux ? »
Oui, Aaron quelque peu de mauvaise humeur et il faut dire qu’il y avait de quoi ! Theresa et le don qu’elle avait de dire les mots tristement vrais avec le plus d’aplomb possible, rien que pour que ça rentre mieux dans la tête des gens.
« C’est pas moi qui ai un fils de trois jours et toujours sans nom. »
« On n’y avait pas réfléchi. »
La honte, c’est clair. C’était tout Aaron, ça, toujours à tout vivre au dernier moment, ne rien prévoir. Prévoir, ça servait définitivement à rien… sauf quand on avait un bébé en route, tiens.


Ally… Ally, une personne qu’il avait souvent bien voulu revoir pendant toutes ces années, une personne qu’il aurait rêvé de fuir ce soir. Il n’avait pas encore eu le courage d’établir le contact avec elle, depuis une semaine qu’il était là, alors non, disons que leurs retrouvailles, il les voyait autrement. Et comme pour ajouter de la classe à celles-ci, il n’avait rien trouvé de mieux qu’ouvrir la bouche, pour dire une phrase tout à fait transcendante. Pondre un truc du genre « toujours aussi belle » ou « tiens, t’as pas changé », ce n’était pas franchement son genre, et disons qu’il avait eu au moins le don de trouver encore pire que ces deux répliques pathétiques. Pas besoin de sutures… manquerait plus qu’elle soit livrée devant sa chair à vif avec une aiguille à la main, tiens, il allait certainement crever d’une hémorragie, là ! Oui, c’était relativement peu sympathique de penser ça à cet instant précis, mais de un, il n’était pas franchement en état de chercher plus loin que ce qu’il voyait et de deux, ce qu’il voyait à cet instant précis, c’était un souvenir de regard quelque peu… déstabilisé certes, mais avec un fond d’assassin, de froid et de noir, très noir. Mâchoire crispée alors qu’il attendait presque calmement qu’elle daigne bien venir s’occuper de lui – quoique, il n’avait presque plus envie d’être soigné – jetant quelques coups d’oeils furtifs par-dessus son épaule, sans pour autant voir grand-chose. Qu’est ce qu’il pouvait bien dire ?! Il n’y avait définitivement rien à dire… sauf des trucs dont aucun d’eux ne semblait avoir envie de parler… et des trucs dont Aaron n’aurait jamais l’idée de parler à quelques étages de l’unité psychiatrique de Winchester. Un claquement bien significatif et il se retrouva à avoir les sourcils largement hausser, les yeux sans doute ronds et les mâchoires définitivement soudées l’une à l’autre… non, non, il n’avait plus envie de parler là, juste… juste de la laisser se calmer, tiens… parler semblait aggraver les choses puisqu’il ne trouvait rien de bien consistant à dire, rien qui pourrait lui plaire en tout cas. « Couche-toi » bah tiens, mais le voilà pourtant qui s’exécutait, perplexe pourtant de devoir s’allonger pour une plaie à l’épaule ça allait certainement compliquer la tâche, c’était probablement ce qu’elle voulait, rien que pour avoir de parfaits prétextes pour… Non, ne pas avoir de pensées pareilles, après tout, elle aurait très bien pu l’envoyer balader. Mais non, l’occasion était certainement trop belle pour elle… Aaron et son esprit parano. Pourtant au ton de voix de la jeune femme, il ne décelait aucune animosité : mais c’est bien connu, il faut toujours se méfier de l’eau qui dort – que j’aime cette phrase – et disons que la vie – et les femmes – n’avait que trop souvent appris au jeune homme à bien, très bien même écouter ce dicton. Nouveau couperet : génial, voilà que Dieu était une femme maintenant, puisqu’il semblait donner à Ally toute les chances possibles pour se venger, il lui fallait des points, largement de quoi pouvoir faire poiroter un peu Aaron de manière à pouvoir le pousser à bout, ou il ne savait même pas quoi. Oui, certes, il avait beau avoir été avec elle en couple, il savait encore parfaitement comment elle fonctionnait, pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et pas franchement du genre à accepter de s’être faite traiter comme une moins que rien : hors Aaron, en partant de la sorte avait tout eu du comportement macho qui traite sa femme comme une moins que rien et décide de partir avec sa maîtresse ou il ne savait trop quoi encore, son amant peut-être. Mâchoires et gorge désormais bel et bien crispées, il alla poser ses doigts sur les compresses qu’elle désignait d’un coup d’œil, étrangement docile… lui qui avait toujours détesté que qui que ce soit d’autre que lui s’occupe des plaies qu’il pouvait se faire… voilà que cette fois-ci, contrairement à d’autres fois déjà avérées, il ne moufetait pas. La voilà qui virait ses doigts non sans un cruel manque de sympathie dans le mouvement, mais il ne dit rien, se contentant de lever silencieusement les yeux au ciel, sachant pertinemment qu’elle ne l’avait pas vu tandis qu’il lui faisait trois quart dos… et heureusement d’ailleurs, s’il avait été de face, il aurait certainement du fermer les yeux, tiens, rien qu’histoire de ne pas être confronté au regard assassin qu’il avait l’impression de sentir dans son dos. Quelques secondes de flottement, un léger picotement à cause du désinfectant puis voilà qu’il sentait l’échéance douloureusement approcher… toujours sans rien dire et en se forçant du mieux possible à ne pas commander à son corps de bouger, partir en prétextant un truc quelconque. Et puis finalement voilà qu’il commença à sentir sa peau commencer à le tirailler légèrement, lui arrachant un léger soupir, accompagné d’une crispation encore plus forte de la mâchoire. Damn, qu’est ce qu’il détestait ces moments, en plus de l’épais silence plein de malaise qui sévissait entre eux deux et dont, lui en tout cas, il ne semblait pas être gêné. Une nouvelle douleur et le voilà qui réprimait avec peine un léger sursaut, s’empêchait avec difficulté de râler… disons que c’était devenu une seconde nature chez lui, râler… sauf que là, râler dans un moment pareil revenait presque à s’asseoir sur une chaise électrique. Nouvelle douleur où cette fois ci il ne put retenir le « Geez. » qui lui brûlait les lèvres, mi-grognement, mi soupir de douleur tandis qu’elle n’y allait définitivement pas avec la bonne main, peut-être qu’elle utilisait la gauche alors qu’elle était droitière, tiens. Moment de pause, de flottement pendant lequel il se surprit même à se perdre dans quelques interrogations, rien que pour savoir quoi dire… ou du moins, trouver quelque chose, quoique ce soit, n’importe quoi, ou au moins, quelque chose qui avait un peu plus de classe que la seule phrase qu’il lui avait adressée jusque là. Mais pas le temps d’une très longue pause puisqu’il sentit une nouvelle douleur, plus vive venir titiller sa plaie, entraînant une réaction en chaîne qu’il n’aurait même pas pu retenir avec toute la volonté du monde. Il s’écarta, manquant de tomber du lit pour se relever sans même prêter attention à l’opération périlleuse qu’elle avait pu entreprendre : elle ne devait pas être si périlleuse que ça vu le soin qu’elle y mettait ! Et puis de toute façon, trop c'était trop, vu qu'elle mettait un soin particulier à le chercher, bah elle allait le trouver, tiens !
« C’est quoi ton problème ?!
Ils vous transforment en boucher ici ou quoi ?!
»
Phrase qu’il regretta étrangement quelques secondes à peine après l’avoir dite, si bien qu’il se retrouva à décrisper les sourcils, alors que ceux-ci s’étaient peu à peu froncés au fil des coups de douleur… incapable de détacher son regard de la jeune femme, alors que jusque là il s’était cru incapable de pouvoir la regarder.
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Ally S. Prentiss

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MessageSujet: Re: « the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally   « the basterd and his hangwoman » ♠ ft. Ally EmptyMer 26 Jan - 20:14

« YOU’RE SUCH AN IDIOT ! »


De nombreuses personnes circulaient sans cesse aux urgences, provoquant un brouhaha incessant. Pour les membres du personnel médical, c’était devenu une habitude et les sons provoqués par les bourdonnements de cris ou encore de paroles, ils ne les entendaient même plus. Ally faisait partie de ces personnes, la seule chose qu’elle continuait d’entendre était les pleurs. Les pleurs des familles qui perdaient un être cher. Les pleurs d’une mère qui perdait son enfant et bien d’autres scénarios encore. Si elle s’était attendu à ce qu’Aaron le magnifique franchisse les portes de cet hôpital après trois ans de disparition digne d’une série télévisée, elle aurait sûrement pris sa journée. Mais non, il avait fallu qu’on lui confie à Elle, qu’on lui donne la charge de ce gaillard là, de ce… Elle ne trouvait même plus de nom pour le qualifier tellement elle était en colère. Si elle avait pu elle serait certainement entrain de gonfler comme un ballon –rouge de surcroît. Il se trouvait là, devant elle, visiblement peu fier ou même convaincu de la situation… Bras croisés, l’infirmière adressait un regard quasi noir à sa collègue avant de finalement tirer les rideaux sur eux. Il n’y avait plus qu’eux, du moins… Derrière ces rideaux là parce que le brouhaha ne cessait pas pour autant. La jeune femme le jaugeait du regard de temps à autre mais ne comptait pas franchement se montrer sympathique. Le premier bruit qui vint briser le silence présent entre eux fut celui du gant qu’Ally faisait claquer, exprès, juste pour montrer son profond mécontentement. Lorsqu’elle était en colère, valait mieux la fuir. Elle se doutait qu’un Aaron furibond ne serait pas le meilleur plan mais qu’est ce qu’il pourrait faire ? Prendre encore une fois la fuite ? Il semblait être devenu un professionnel dans ce domaine. Un rictus passait rapidement sur ses traits alors qu’elle prenait du fil et une aiguille, lui ordonnant de s’allonger. Peut être que la position ne lui plairait pas, mais après tout il semblait exténué, elle ne faisait que « le préserver » en agissant ainsi. Ne pas le tuer, ne pas le tuer ni l’étriper sur place. Il ne manquerait plus qu’elle pète une durite en plein milieu des urgences tiens ! L’ayant obligé à tenir une compresse appuyée, la jeune femme dégageait d’un geste rapide les doigts de son ancien petit ami, contact qu’elle avait voulu rompre rapidement de peur de ne recevoir un coup d’électrochoc, persuadée que ça aurait été le cas si elle avait pris le temps de déplacer ses doigts un par un. Son souvenir, le souvenir de leur vie commune était encore bien trop présent pour que toutes les défenses qu’elle s’était tuée à appliquer à la lettre ne soient brisée en un seul contact. Ally s’y refusait catégoriquement. Ce ne serait pas elle qui ramperait et ce, même si elle mourrait d’envie de le serrer dans ses bras et de lui dire de ne plus jamais la laisser. Mais ressentait-il toujours la même chose après tout ? Elle ne pouvait pas le savoir et devait se résoudre à prendre en compte cette considération.

Sans la moindre douceur, elle recousait lentement la plaie, faisant son job le plus naturellement du monde. La lenteur en plus… Ces courbes là elle les connaissait par cœur, pour les avoir déjà dessinées presque une à une lors de longues nuits ou journées de glandouille prolongées. Pourtant, aujourd’hui elles lui semblaient différentes, d’un autre genre, comme si elles lui étaient étrangères. Comme si elle n’était plus que la simple touriste qui pourrait les toucher le temps d’un instant. Un bref instant. Elle le détestait pour tout ça. Pour toutes ces sensations causées, pour l’abandon. Elle lui en voulait pour Jake aussi. L’infirmière ne prêtait pas attention aux gémissements d’Aaron, après tout qu’elle y aille doucement ou non, il aurait quand même sortit son « Geez ». Tout simplement parce qu’il était aussi professionnel dans cet art là ! Ally s’apprêtait à piquer une nouvelle fois et finir de refermer lorsque le jeune homme s’écarta presque d’un coup sec, s’envolant avec l’aiguille pendue au bout du fil. Un lourd soupir s’échappait des lèvres de la brune alors qu’elle croisait les bras, contrariée par autant de gaminerie. Le regard de son ex compagnon posé sur elle, la jeune maman ne flanchait pas, allant même jusqu’à soutenir son regard. Trop c’était trop, il avait clairement raison là-dessus. Le plus calmement du monde elle sortît, dents serrées : « J’avais quasiment fini. ». Puis, elle se relevait doucement, sachant parfaitement que de chaudes larmes finiraient par perler au bout de ses cils. Quel était son problème ? Le faisait-il exprès ou était-il franchement bête ? « Mon problème ? C’est Toi mon problème Aaron ! ». Furibonde, elle laissait retomber ses bras le long de son corps avant de passer une main dans ses cheveux, il voulait un scandale ? Il l’aurait. « Tu es parti ! Ca fait trois ans ! TROIS maudites années. Tu as disparu du jour au lendemain et tu NOUS as laissé, car oui Aaron l’aurais-tu oublié… ? Tu as un fils qui t’attend à la maison et qui demande après toi sans arrêt ! Depuis trois ans, je te « couvre » auprès de lui ! Prétextant un « travail trop prenant ». Tu veux sincèrement parler de ça ICI et MAINTENANT ? TRES BIEN ! ». Plus elle parlait et plus le son de sa voix augmentait considérablement. Le cœur battant la chamade, elle ne savait comment faire pour se calmer. Sans plus attendre elle lui tournait le dos. Qu’il se débrouille avec sa plaie, qu’il finisse de réparer tout seul. Si elle regrettait à moitié ses paroles, elle était néanmoins fière de les avoir dites, car elle gardait ça pour elle depuis bien trop longtemps maintenant pour que ça n’éclate jamais. L’envie de partir lui tordait l’estomac alors qu’elle sentait déjà les larmes brûler ses paupières. Elle ne voulait pas qu’il gagne alors elle les retenait et n’était pour l’instant pas prête de se retourner vers lui. A choisir, elle aurait préféré qu’il ne revienne pas si c’était pour que ça se passe ainsi. La respiration lourde, elle tentait de reprendre contenance, une main à présent posée sur l’une de ses hanches et l’autre sur ses lèvres, réfléchissant à un moyen de se sortir de là. Ally ne voulait pas revenir en arrière, elle ne voulait plus souffrir de cet abandon. Dire qu’elle avait été –était- prête à tout pour lui et voilà qu’il la décevait une fois encore. Quelques secondes plus tard, elle ouvrait le rideau et commençait à s’enfuir dans le couloir. Il pourrait toujours la rattraper, elle le savait mais n’était pas sûre d’en avoir réellement envie. Finalement, la voilà qui s’arrêtait un peu plus, s’adossant contre un mur pour récupérer une respiration normale. Elle se trouvait lâche de l’avoir laissé en plan comme ça, mais il ne fallait pas qu’il croit –si toutefois il voulait un jour revenir dans sa vie- que ce soit si simple, si aisé. Non… La tâche ne serait pas facile et elle-même devrait faire des efforts surhumains pour rester sur ses positions. La suite de l’histoire ? Ally ne la connaissait pas encore, prise d’une sorte de panique, elle avait l’impression d’être devenue une handicapée relationnelle. Appuyant sa tête contre le mur, elle n’osait jeter aucun coup d’œil, peu sûre de la réaction qu’elle aurait. Peur de ne plus vraiment l’apercevoir, signe qu’une fois encore il serait parti. Donc elle préférait rester aveugle, et… Attendre ?


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